«- La loi dit qu'il n'y a rien de plus beau que de garder le plus possible son calme dans l'adversité et de ne pas se révolter, d'abord parce que le bien et le mal inhérents à ces situations ne se montrent pas avec évidence, ensuite parce que rien de bon pour l'avenir n'en résulte pour celui qui les supporte mal et enfin parce qu'aucune affaire humaine, ne mérite qu'on s'y intéresse sérieusement. De plus dans ces situations, ce qui devrait se précipiter à notre secours s'en trouve précisément empêché par notre souffrance.
- De quoi veux-tu parler ? demanda-t-il ?
- De la réflexion qui délibère sur ce qui est arrivé, répondis-je. Il faut faire comme nous jetons les dés, en suivant le moyen que la raison a jugé le meilleur, au lieu de faire comme les enfants qui, quand ils ont reçu un coup, portent la main à leur blessure et s'épuisent à crier. Il faut au contraire constamment habituer son âme à se hâter de venir guérir et rétablir ce qui est tombé, et qui souffre, et à substituer aux lamentations l'art de la guérison.»
La République. Platon. Flammarion (2002)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire