«Et puis tout à coup, donc cette joie dont je ne peux rien dire, sauf qu'elle est insensée. Mais il faut l'accepter comme insensée, admettre que tout bonheur ne peut être qu'insensé, mais le vivre intensément. Je dois dire que parfois, durant ces dernières années , une promesse, un début de bonheur, venait éclairer le ciel de ma tristesse : je lui opposais un " à quoi bon ?" un "qu'est-ce que cela veut dire ?" ou " cela ne m'empêchera pas de mourir" ou "aucune raison d'être heureux" ; cette sorte de lueur de bonheur s'éteignait instantanément et je retrouvais ma grisaille.»
Journal en miettes. Eugène Ionesco. Mercure de France (1967)
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