«Alexis, Hélène, Thalberg, ainsi qu'Aniouta, élevée chez les Tourbine, et Nikolka, abasourdi par la mort et dont la mèche rebelle pendait sur son sourcil droit, se tenaient debout aux pieds de la vieille icône brunie de Saint Nicolas. Les yeux bleus de Nikolka, plantés aux bords d'un long nez d'oiseau, avaient un regard perdu, sans vie. De temps à autre , il les levait sur l'iconostase, vers la voûte noyée d'ombre qui surplombait l'autel, où se dressait un vieillard morose et énigmatique qui semblait cligner de l'oeil - Dieu. Pourquoi ce malheur qui nous frappe ? Pourquoi cette injustice ? Quel besoin avait-il de nous enlever notre mère, quand nous allions être tous réunis, quand tout commençait à aller mieux ?
Mais Dieu s'envolait sans répondre dans le ciel noir et fissuré. Quant à Nikolka, il ne savait pas encore que tout ce qui arrive, est dans l'ordre des choses, et que tout est pour le mieux.»
La Garde blanche. Mikhaïl Boulgakov. Editions Robert Laffont (1993)
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