«Le fatalisme est au fond des passions tragiques ; il y trouve sa force et ses preuves et comme une farouche satisfaction. On a assez dit que le tragique résulte de la fatalité agissant sur l'homme. Le spectacle le plus émouvant est celui d'un homme qui aperçoit un destin terrible et qui s'y jette comme dans un gouffre. Toutes les passions portent ce caractère ; ce ne sont point des accidents ni des surprises ; le passionné voit son destin, le craint, et en même temps le veut ; c'est là sa victoire sur ce qu'il ne peut empêcher. C'est ainsi que l'on tombe dans l'amour coupable, et jusqu'à appeler le châtiment, la faute n'étant qu'un chemin vers l'expiation.»
Mars ou la guerre jugée. Alain. Éditions Gallimard (1936)
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