«Prenez l'être le plus seul, disait le maître, et le plus démuni, il a toujours quelqu'un qui le comprendra parce que, au fond, ils vivent dans le monde réel, le monde quotidien. Mais nous qui occupons d'un autre monde, du monde sans nom qui nous habite, qui nous possède, nous qui sommes ailleurs en ayant l'air d'être ici, nous qui parlons comme vous alors que nous voulons autre chose, nous qui explorons des terres et des mers inconnues et revenons parmi vous pour essayer d'en rendre compte - mais notre tentative est vouée à l'échec- nous connaissons la solitude totale, l'abîme au fond duquel nul d'entre vous ne peut nous rejoindre.»
Conversations avec le maître. Cécile Wajsbrot. Denoël (2007)
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