«Deux itinéraires s'offraient, soit la route de Genticop, Gentilly, soit la route de la Poterne des Peupliers. Chacune avait ses attraits. Celle de Gentilly, après le passage de la Zone, théâtre d'ombres, de drames, de jeux interdits, de bidons oubliés sous les fontaines, de personnages à la Steinlen, c'était l'odeur qui préfaçait et précisait l'approche des établissements Richer, entreprise de vidange énorme où pompes aspirantes, machines refoulantes, citernes, prenaient le départ ou revenaient de l'action à la lueur des lanternes dans un cérémonial extraordinaire où s'activaient les travailleurs de la nuit. Des cafés encore ouverts distribuaient, au milieu des conversations de métier, vins bières et casse-croûtes. Vers la rue Laplace, une odeur forte de vinaigre venait remplacer celle précédemment évoquée. Puis le pont de chemin de fer dépassé, nous apercevions enfin la silhouette de la maison de Satie et de l'aqueduc, vision rassurante dans les contrastes de la nuit.»
La banlieue d'Erik Satie. Ornella Volta Fayard (2009)
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