«Jan n'avait jamais partagé l'admiration de Passer pour les choses qui changent mais il aimait son désir de changement, parce qu'il y voyait le plus ancien désir de l'homme, le conservatisme le plus conservateur de l'humanité. Pourtant, bien qu'il aimât ce désir, il souhaitait le lui dérober, maintenant que la chaise de Passer était placée à cheval sur la ligne de la mort. Il voulait salir à ses yeux l'avenir pour qu'il regrette un peu moins la vie qu'il était en train de perdre.
Il lui dit : - On nous raconte toujours que nous vivons une grande époque. Clevis parle de la fin de l'ère judéo-chrétienne, d'autres de la révolution mondiale et du communisme, mais tout ça, ce sont des sottises. Si notre époque est un tournant, c'est pour une toute autre raison.»
Le Livre du rire et de l'oubli. Milan Kundera. Editions Gallimard (1979)
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