«Les balles continuent à pleuvoir autour de moi, je risque d'être à nouveau atteint ; je fais donc tout mon possible pour me traîner dans un trou, j'ai bien du mal à m'y blottir. Le combat est terminé, tous mes camarades ont battu en retraite, et nous les blessés, nous restons abandonnés, sans soin, mourant de soif.
Quelle affreuse nuit !
Rien que la fusillade, car à chaque bruit que fait un blessé, la fusillade reprend, au beau milieu de la nuit, la mitrailleuse balaye le terrain, les balles me passent par-dessus la tête, mais elles ne peuvent m'atteindre dans mon trou, la soif me torture de plus en plus, j'arrache des poignées d'avoine que je mâche.
Le canon ne cesse de gronder car les allemands bombardent la ville de Longwy.
La nuit s'avance, comme je souffre, je pense alors à mes parents, surtout à ma mère, comme quand j'étais malade et que j'étais tout petit, et je ne suis pas seul à penser à ma mère, car j'entends les blessés et les mourants appeler leur maman.»
Paroles de poilus : lettres et carnets du front 1914-1918. Désiré Edmond Renault. Radio France (1998)
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