«L'état dans lequel nous nous trouvons, écrit Kafka dans un autre recueil quasi contemporain, est celui du péché, indépendamment de la faute.
Nous ne sommes pas dans l'univers moral de la faute et de sa punition qui fait la cruauté de l'Enfer de Dante, mais dans une temporalité répétitive, ressaisissant et perdant dans le même temps le paradis, qui ne fait dorénavant plus qu'un avec le purgatoire et l'enfer, ne peut que "clignoter", apparaître pour disparaître, et cela dans une durée complexe et simple à la fois. Reconnaissez tout de même que le parallèle est frappant, et que nous sommes là, des deux côtés du Rhin, sur des sols très proches. Les écrivains n'ont pas de patrie , allez-vous me répondre... Si, mais c'est ici la même !»
La Divine comédie : entretiens avec Benoît Chantre. Philippe Sollers. Desclée de Brouwer (2000)
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