«XXXIII.2 Mais les Thessaliens et les alliés surpassèrent dans leurs décrets tous les honneurs que l'on peut rendre à la vertu d'un homme, et leur deuil mit encore plus en lumière la gratitude qu'ils éprouvaient pour le héros. Ceux qui avaient assisté à l'événement sans quitter leurs cuirasses, sans détacher leurs chevaux, ni panser leurs blessures, dès qu'ils apprirent sa mort, se précipitèrent, dit-on encore tout chauds du combat et tout armés, devant son cadavre, comme s'il était encore conscient. Ils entassèrent autour de lui les dépouilles des ennemis, rasèrent la crinière de leurs chevaux et se rasèrent eux-mêmes la tête. Beaucoup d'entre eux, en regagnant leurs tentes, n'allumèrent pas de feu et ne préparèrent pas de repas. Dans tout le camp régnaient le silence et l'abattement : on aurait dit qu'au lieu de remporter la plus éclatante et la plus grande des victoires, ils avaient été vaincus et asservis par le tyran. De toutes les cités, à mesure que la nouvelle y parvenait, arrivaient les magistrats, accompagnés des éphèbes, des enfants et des prêtres, pour recevoir le corps : ils apportaient des trophées des couronnes et des armures en or. Au moment où l'on allait procéder aux funérailles, les Thessaliens les plus âgés s'avancèrent et demandèrent aux Thébains la permission de l'ensevelir de leurs mains.»
Vies parallèles : Pelopidas. Plutarque. Quarto Gallimard (2001)
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