«A quoi je répondis : "Je ne sais. Car dans cette guerre d'usure, où l'on jugeait avoir vaincu utilement si, au prix de mille soldats vigoureux on tuait deux mille ennemis de même valeur, vous aviez, vous, l'armée des civils, une situation favorable ; pour détruire un ennemi vigoureux et propre à la guerre, vous n'aviez qu'à sacrifier qu'un Français inutile. Et l'expérience a fait voir qu'un civil énergique peut livrer de meilleures batailles. Car Albéric Magnard, par exemple, tirant de sa fenêtre jusqu'à l'épuisement de ses munitions, a certainement gagné la guerre pour son compte, détruisant au prix de sa vie, qui avait une valeur militaire nulle, trois ou quatre jeunes combattants, peut être."»
Mars ou la guerre jugée. Alain. Éditions Gallimard (1936)
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