samedi 29 novembre 2025

En tant que mélomane, j'avais le sentiment d'agir dans l'intérêt de toute la nation


 Image de Glen Baxter

« Plus j'avançais en âge, plus ce qui m'attachait aux femmes était l'esprit. Il devenait le véhicule dont mes sens émoussés avaient besoin pour se mettre en mouvement. Chez les hommes d'un tempérament opposé au mien, ce qui arrive est tout le contraire. Un homme sensuel qui vieillit ne veut plus que la matière, des femmes doctes dans les exercices de Vénus, et point de discours de philosophie. »

Histoire de ma vieJacques Casanova de Seingalt. Bouquins Robert Laffont (2006)

samedi 22 novembre 2025

Un ennemi, la paperasse, remplacé très efficacement par un autre, l'ordinateur...


 

Une des clés de la personnalité d'Anne Pelletier

« L’illégitimité des origines, l’attitude maternelle, le corps féminin à l’adolescence, la pauvreté, le fanatisme religieux, la discrimination sociale pratiquée à l’école et au catéchisme : le texte [Anne dite Madeleine Pelletier] révèle plusieurs sources de la honte, qui se transforma en force. »

Avant propos dans Mémoires d'une féministe intégrale. Madeleine Pelletier ; édition critique par Christine Bard. Gallimard Folio inédit histoire (2024)

 

Satisfait ou remboursé !

 
Voilà à quoi rêve le héros d'Énantiomère R !

Tous les 5 mètres un cadavre de Français le pantalon rouge vin, ça et là quelques allemands en gris. Pas effrayant du tout ce champ de bataille, je crois voir des poupées habillées en soldat ; pour m’effrayer il faut que je réfléchisse. Si tout de même j’étais de ceux-là, plus rien, le néant. Quelle sottise il a fait ce mannequin d’être allé se fourrer là ; la vie c’est la seule réalité, tout le reste n’est que mots.
Au fond ces gens ont ce qu’ils méritent, l’humanité est stupide. Ai-je assez chanté sur tous les tons aux ouvriers qu’il fallait faire la révolution pour s’affranchir, je n’ai réussi qu’à leur faire peur, maintenant ils meurent tout de même et ce n’est pas pour s’affranchir, c’est pour le contraire. Ah, tout est vanité, le progrès n’est pas, à quoi bon vivre ; mieux vaudrait que je sois là, à la place de ce mort.

 Journal de guerre dans Mémoires d'une féministe intégrale. Madeleine Pelletier ; édition critique par Christine Bard. Gallimard Folio inédit histoire (2024)

Décloisonnez-vous !


 

jeudi 20 novembre 2025

11 septembre [1914]

[...]
J’ai le dessein d’aller à Meaux. En route je rencontre un régiment de tirailleurs algériens qui vont au feu, j’essuie des salves d’injures adressées à mes formes très accusées.
Cela refroidit jusqu’au-dessous de zéro dans mes velléités d’être utile ; évidemment pour ces gens-là, je suis à peu près autant qu’un  chien, et dans la société en général je ne compte pas non plus pour grand-chose.
Puisqu’il en est ainsi je serais bien bête de prendre ma part du malheur public.

Journal de guerre dans Mémoires d'une féministe intégrale. Madeleine Pelletier ; édition critique par Christine Bard. Gallimard Folio inédit histoire (2024)

mercredi 19 novembre 2025

Visionnage domestique toulousain (269)

 

 
Le château des Carpathes. Oldrich Lipsky (1981)

« Extrait de Paradoxe sur l'amour d'Adolphe Retté ( L'Améthyste) : Alors elle se cambrait dans sa pose favorite -en travers du lit- afin de mieux m'offrir sa fleur secrète [...]
Et je la possédais de telle sorte que seuls nos deux sexes se touchaient, se pénétraient, tressaillaient l'un dans l'autre -de telle sorte que, disjoints du reste de nos corps, nous pouvions contempler une aurore de sang s'épanouir, ruisseler en tièdes serpents âcrement parfumés le long de nos torses et de nos membres
[...] »

Journaux. Robert Musil. Seuil (1981)

mardi 18 novembre 2025

Visionnage domestique toulousain (268)

Fin de l'agent W4C par l'intermédiaire du chien de monsieur Foustka. Vacalv Volrlicek (1967)

« Le goût païen de la sensualité est, dans une certaine mesure, une culture du corps en vue du délestage de l'esprit. Une pratique dualiste. Pas si éloignée du spirituel. A tout le moins, on soigne le corps pour fournir à l'esprit une base solide (sport) ; ais, dans la sensualité, il y a une soupape. Finalement, chez l'homme de la Renaissance aussi, ce ne sont que des délestages. Hors de cette perspective, la sensualité, même dans la conception moderne, passe pour décadente. »

Journaux. Robert Musil. Seuil (1981)

PBF 2025.29 : L'enfant entre deux mondes (première diffusion 19 novembre 2025)

 

Extension du domaine des Chroniques fringantes d’outre-océan :
légende indienne du Canada 1

Au départ Légendes indiennes est une série de 14 épisodes réalisée par Daniel Bertolino et  tournée en co-création avec des Premières nations de l'Est du Canada.
Ces légendes ont été colligées avec la participation de Basil H. Johnston, membre de la nation indienne Ojibway, attaché au département d’ethnologie du musée royal de l’Ontario à Toronto. La particularité de ces réalisations est que chaque légende est tournée en collaboration avec une communauté de la Nation d'où elle est issue. Le tournage s’est effectué après que chaque nation ait accepté la légende, le texte et vérifié les morales et la mythologie... Les membres de la communauté deviennent ainsi les comédiens de ces histoires et revivent la légende dans leur langue.

Programmation musicale :
1) Pleure ô ma terre  (Anne Sylvestre)
2) Exercice BeRI 348 (Johan Helmich Roman) Sue-Ying Koan
3) Impromptu (Sébastien Llinares)
4) Lakota national anthem (Porcupine singers)
5) Eagle song (Red shadow singers)
6) Woue no yianné (Andicha Sondkawa)
7) Géronimo (Imago)
8) Awikatchikaën (Cowboys fringants)


+ Lecture de la légende algonquine du Retour de l’enfant, une histoire à la lisière entre le monde des vivants et le monde des morts par Jean

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/lenfant-entre-deux-mondes-la-petite-boutique-fantasque/
 
Sus aux Philistins !

Photographie de Daniel Bertolino




« Je sais que je suis capable et me sens dispensé de l'effort de réfléchir. N'empêche que je vis uniquement de trouvailles, d'idées qui m'ont choisi pour réceptacle sans que je me sente vraiment responsable de cette paternité. »

Journaux. Robert Musil. Seuil (1981)

dimanche 16 novembre 2025

Visionnage domestique toulousain (267)

 

L'été dernier. Catherine Breillat (2023)

« L'expressionnisme est cette tendance artistique qui (en violent contraste avec la passivité de l'impressionnisme... méprise profondément la reproduction de la vérité... et y substitue la loi souveraine, explosive, créatrice et sans scrupules de l'esprit. »

Journaux. Robert Musil. Seuil (1981)

mardi 11 novembre 2025

PBF 2025.28 : Les peintres, tout de même, quelle belle bande de vaches ! (première diffusion 12 novembre 2025)

 

 
Maurice Utrillo 1 : la mère, Suzanne Valadon

Pour évoquer Maurice Utrillo, nous commençons par le tout début, par une évocation de sa mère, qui est aussi une artiste reconnue, Suzanne Valadon.
Nous allons y croiser une figure connue, notre ami Erik Satie qui reste le seul amour connu d’Erik Satie. Il a écrit en parlant d’elle, qu’elle le laisse avec « rien, à part une froide solitude qui remplit la tête avec du vide et le cœur avec de la peine »
Le texte sur la vie de Suzanne Valadon qui est lu est celui de Jean-Paul Delfino intitulé : Valadon, la liberté à tous prix extrait du catalogue de l’exposition Suzanne Valadon qui a eu lieu au Centre Pompidou en 2025. Cette lecture est habitée par la voix de Romane Léa.

Programmation musicale :
1) Gymnopédie n°3 (Erik Satie) Sébastien Llinares
2) Extraits des œuvres suivantes :
- La matchiche (Jules et son limonaire)
- L’entrée des gladiateurs et
Patata (Great circus orchestra/ Jacques Jay)
3) Vexation d’Erik Satie joué par Jean Marc Luisada
4) Danse gothique, neuvaine pour le plus grand calme et la plus forte tranquillité de mon âme. 
1ère partie : A l’occasion d’une grande peine (Erik Satie) Jean-Pierre Armengaud
5) La complainte de la butte (Cora Vaucaire)
6) La matchiche (Guy Denys)

+ Lecture de
Valadon, la liberté à tous prix (Jean-Paul Delfino) par Romane Léa


Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/les-peintres-quelle-bande-de-vaches-la-petite-boutique-fantasque/

 
Sus aux Philistins !

Photographie de Suzanne Valadon entourée de ses chiens

samedi 8 novembre 2025

« La Révolution de 1789, avec sa devise : Liberté, Égalité, Fraternité, a conduit à l'époque du capitalisme. Déjà Saint-Simon, Owen et Charles Fourier ont reconnu, aussitôt après la Révolution, qu'un bouleversement uniquement politique ne peut modifier réellement le niveau des masses. La liberté et l'égalité politique restent de vains mots aussi longtemps que fait défaut l'égalité économique ; par exemple, en réalité, il n' y a pas d'égalité devant la loi. [Si le riche peut se payer tous les frais de justice et le pauvre non.] Comment la fraternité serait-elle possible entre le possédant et celui qui ne possède rien ? Saint-Simon : "La richesse est le vrai fondement de toute influence politique." Selon lui, les lois constitutionnelles sont loin d'être aussi importantes que les lois de la propriété. Pour Adler, toutes les idées démocratiques ne sont qu'illusions dans l'ordre économique capitaliste.
La fraternité a dégénéré en bienfaisance ostentatoire.
Là-dessus, Marx a montré que le capitalisme n'est pas une défectuosité morale ou la conséquence d'un manque de prévoyance de l’État bourgeois, mais qu'il découle du mécanisme même du type de production capitaliste. »

Journaux. Robert Musil. Seuil (1981)

Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (88)

«La Jeune-Fille ne s'accouple pas en un transport vers l'autre, mais pour fuir son intenable néant.»
 
Premiers matériaux pour la théorie de la jeune-FilleTiqqun. Mille et une nuit. (2001)