Il est étonnant de voir Casanova quasi mutique. On l'imagine, en tant qu'Italien, volubile dans le discours pour attirer les filles dans ses filets. Mais l'idée de Vincent Lindon en Casanova reste une bonne idée. Il peut être crédible. L'actrice qui joue la Charpillon manque peut être un peu de chair, on l'imagine plus plantureuse, comme il manque au seigneur de Seingalt de la faconde. La tentative de suicide semble presque dans ce film une fin possible aux refus de cette femme, à ses quarante ans plutôt qu'un concours de circonstances, un moment de faiblesse, un moment où l'on se sent désarmé pour continuer à affronter la vie. Probablement à cause du brouillard londonien, quand on n'a plus de vision sur l'avenir, on peut penser en finir. Et on en aurait fini, s'il n'y avait un Deus ex machina sous la forme d'un ami. C'est le problème de mettre en image des textes que l'on connait bien : on s'est fait une idée différente de celle que met en oeuvre le réalisateur.
Dernier amour. Benoit Jacquot (2019)
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