Toutes sortes de gens ont de hauts sentiments d'eux-mêmes, et particulièrement ceux qui valent le moins. Chacun se figure une belle fortune et s'imagine être un prodige. L'espérance ne la seconde en rien. La vaine imagination a pour bourreau la réalité qui la détrompe. C'est donc à la prudence à corriger de tels égarements ; et bien qu'il soit permis de désirer le meilleur, il faut toujours s'attendre au pire pour prendre en patience tout ce qui arrivera. […]
L'art de la prudence. Balthasar Graciàn. Rivages poche, petite bibliothèque (1994)
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