Le blog-note d'Aimable Lubin : extension du domaine radiophonique des Muses galantes et de la Petite Boutique Fantasque
jeudi 30 janvier 2025
lundi 27 janvier 2025
PBF 2025.03 : La sextine de la place Pinel
Mercredi 29 janvier 2025 à 19H, la Petite Boutique Fantasque plonge dans une forme poétique peu connue, la sextine. Six sizains dont les rimes sont reparties dans un ordre différent dans chaque sizain. Marius Pinel pour cet exercice a pris comme thème la place Pinel.
Programmation musicale :
1) Léna (Bobby Lapointe)
2) La dentellière (Imago)
3) La boxeuse amoureuse (Arthur H.)
4) La belle promeneuse (Michel Rivard)
5) On a voulu la guerre (Gilbert Marquès)
6) Thérèse (Anne Sylvestre)
7) Tu disois que j'en mourray (Claudin de Sermisy / Clément Janequin) Ensemble Clément Janequin
8) extrait de L'érotisme... hier... aujourd'hui... (1965)
9) La ballade des dames du temps jadis (Georges Brassens)
10) Dans nos vieilles maisons (La bottine souriante)
11) Mer et fils (Juliette / François Morel)
12) La petite vieille (La foire aux chapeaux)
13) Stardust (Hoagy Carmichael) Stéphane Grappely
+ Chronique de l'univers place Pinel n°47 : la sextine de la place Pinel
Pour
ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a
une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-sextine-de-la-place-pinel-la-petite-boutique-fantasque/
dimanche 26 janvier 2025
samedi 25 janvier 2025
2
«Passent de futurs couples, passent les couturières bras dessus bras dessous, passent de jeunes garçons avides de plaisir, les retraités de tout fument, sur leur éternel trottoir, les pauvres hères qui tiennent boutique bayent aux corneilles sur le pas de leurs portes. Lents, forts et faibles, les conscrits marchent en somnambules par petits groupes, parfois bruyant, parfois plus que bruyants. Des gens normaux surgissent de temps à autre. Les automobiles par ici sont rares à cette heure, celles-ci sont musicales. Dans mon cœur, il y a une paix angoissée, et ma quiétude est faite de résignation.
Tout cela passe et rien de tout cela ne me dit quoi que ce soit, tout est étranger à mon destin, voire étranger au destin lui-même - inconscience, ronds dans l'eau quand le hasard y jette des pierres, échos de voix inconnues- la salade collective de la vie.»
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
Éblouissement des prémisses (71)
«Les historiens se disputent pour désigner la bataille qui amena la fin de cette conflagration universelle. Certains (comme Dührich, Assbridge et surtout Morini) penchent pour une bataille qui aurait lieu quelque part près de Linz. À cette opération, relativement importante, prirent part soixante soldats appartenant à onze partis ennemis différents. La bataille se déroula dans la grande salle de l'auberge À la rose et le prétexte en fut la serveuse Hilda ( de son vrai nom Mařena Růžičkovà, née à Nový Bydžov). Le vainqueur fut un Italien, nommé Giuseppe, qui enleva Hilda ; mais comme le lendemain elle l'abandonna pour s'enfuir avec un Tchèque du nom de Václav Hruška, cette bataille, dans le fond, n'eut pas, elle non plus, un caractère décisif.»
La fabrique d'absolu. Karel Čapek. La Baconnière (2020)
mardi 21 janvier 2025
19
«Comment puis-je considérer avec gravité et tristesse l'athéisme de Leopardi puisque je sais que cet athéisme serait guéri par la relation sexuelle ? Comment puis-je respecter de bon gré et avec indulgence les délires, la tristesse, la désolation d'Antero, sachant que tout cela ne relève que du découragement d'une âme, qui n'a pas trouvé de complément sexuel,psychique ou physique peu importe ? Comment pourrait m'impressionner le pessimisme de Vigny à l'égard des femmes, l’admirable et excessive tirade de la "Colère de Sanson", si dans l'excès lui-même de cette composition, je distingue le "peu ou mal aimé et en souffrant cruellement" dont Faguet a dit - c'est la projection solennelle de ce que le peuple appelle vulgairement "le mal des cocus".»
[...]
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
dimanche 19 janvier 2025
73
«Je suis de ces âmes que les femmes disent aimer, et qu'elles ne reconnaissent jamais quand elles les rencontrent ; de ces âmes que, si elles le reconnaissaient en fait elles ne les reconnaîtraient pas. Je supporte la délicatesse de mes sentiments avec une dédaigneuse attention. J'ai toutes les qualités grâce auxquelles les poètes, romantiques sont admirés, même cette absence de qualités grâce à laquelle on est réellement poète romantique.»
[...]
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
mardi 14 janvier 2025
PBF 2025.02 : Je vais très bien merci, je vous en prie
Programmation musicale :
1) Alphaville (Brian Ferry)
2) Tango in the night (Fleetwood Mac)
3) Panopticon (Peter Gabriel)
4)Central scrutizinor / Joe’s garage (Franck Zappa)
5) Quattro (Robert Plant, Alison Kraus)
+ extraits d’Alphaville de Jean-Luc Godard
Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/je-vais-tr%C3%A8s-bien-merci-je-vosu-en-prie-la-petite-boutique-fantasque/
Sus aux Philistins !
lundi 13 janvier 2025
70
«Quand est née la génération à laquelle j'appartiens, elle a trouvé un monde dénué de moyens pour les gens qui avaient à la fois un cerveau et un cœur. Le travail destructeur des générations précédentes avait fait que le monde, pour lequel nous sommes nés, n'avait aucune assurance à nous donner dans le domaine religieux, aucun appui dans le domaine moral, aucune tranquillité dans le domaine politique. Nous sommes nés en pleine angoisse métaphysique, en pleine angoisse morale, en plein désarroi politique. Exaltées par les formules superficielles et méthodes sommaires de la raison et de la science, les générations qui nous ont précédées ont jeté bas tous les fondements de la foi chrétienne parce que leur critique biblique, passant de la critique des textes à la critique mythologique, a réduit les évangiles et la hiérographie antérieure des Juifs à un vague fatras de mythes, de légendes et de pure littérature ; »
[...]
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
dimanche 12 janvier 2025
Éblouissement des prémisses (70)
«Pauvre Tébaut là gisant tout meurtri, tordu de fatigue, appesanti contre la borne, ne sommeillait à son aise, noirs songes poignants à la relance, le venaient étreindre en la boue, et le tressauter de membres et de coiffe, ainsi que bête prise au piège, virant des flancs sur le poitrail, tourneboulé de souffrances, tracassé de souvenirs lancés à la farandole tout à travers son repos, en accords de folle musique, à bacchanales de fantômes, tout semblables au temps jadis, à remords ressuscités, pour l'épouvante du pêcheur.»
La volonté du Roi Krogold. Louis-Ferdinand Céline. Gallimard (2023)
samedi 11 janvier 2025
Réminiscence personnelle (79)
47
[...]
«J'appartiens à une génération -ou plutôt à une partie de génération- qui a perdu tout respect pour le passé et toute foi et toute espérance dans l'avenir. Nous vivons donc du présent avec le besoin et l'appétit de celui qui n'a pas d'autre maison. Et comme c'est dans nos sensations et surtout nos rêves, sensations inutiles et légères, que nous trouvons un présent, qui ne puisse faire penser ni au passé ni à l'avenir, nous sourions à notre vie intérieure et nous [nous] désintéressons dans une hautaine somnolence de la réalité quantitative des choses.»
[...]
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
dimanche 5 janvier 2025
samedi 4 janvier 2025
PBF 2025.1 : DirectLive du jour de l'an
Sus aux Philistins !
vendredi 3 janvier 2025
Éblouissement des prémisses (69)
«Rien [de] plus viciard forcément et dégueulasse qu'un esprit, ça demande qu'à trahir, qu'à foirer le plus possible, à la fange, au café, à l'anis, au banyuls, au picolo, de toutes les manières, à la vadrouille, au tabac, bientôt qu'il veut se tourner plus noir encore aux trucs atroces, aux vitriols à hautes tensions, dans les fumées et pourritures à pleines viandes, de la seringue aux délires en poudres, à tour de cuisses, à tour de blases, à tour de bras.»
Londres. Louis-Ferdinand Céline. Gallimard (2022)
mercredi 1 janvier 2025
«Une année de plus… À quoi bon les compter ?
Ce jour de l’An parisien ne me rappelle rien des premier janvier de ma jeunesse ; et qui pourrait me rendre la solennité puérile des jours de l’An d’autrefois ?
La forme des années a changé pour moi, durant que, moi, je changeais. L’année n’est plus cette route ondulée, ce ruban déroulé qui depuis janvier, montait vers le printemps, montait, montait vers l’été pour s’y épanouir en calme plaine, en pré brûlant coupé d’ombres bleues, taché de géraniums éblouissants, – puis descendait vers un automne odorant, brumeux, fleurant le marécage, le fruit mûr et le gibier, – puis s’enfonçait vers un hiver sec, sonore, miroitant d’étangs gelés, de neige rose sous le soleil…
Puis le ruban ondulé dévalait, vertigineux, jusqu’à se rompre net devant une date merveilleuse, isolée, suspendue entre les deux années comme une fleur de givre le jour de l’An…»
Les vrilles de la vigne. Colette. Fayard (2004)
Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (78)