Le blog-note d'Aimable Lubin : extension du domaine radiophonique des Muses galantes et de la Petite Boutique Fantasque
mardi 11 mars 2025
lundi 10 mars 2025
PBF 2025.05 : Hélène lasse d'avoir parlé tout le jour pour ne rien dire
Mercredi
12 mars 2025 à 19H, la Petite Boutique Fantasque, retrouvons une nouvelle lecture d'une nouvelle d'Armand Silvestre. Nous sommes dans la période du début du mois de janvier dans un couple mal assorti, un mari grognon -et ladre- avec une femme rêveuse et lassée. L'émission a pour titre Hélène lasse d'avoir parlé tout le jour pour ne rien dire. Cette nouvelle est tirée d'Histoires gaies (1895).
1) Fire cross the sky (Tony Levin)
2) From the undertow (Tony Banks)
3) My door is locked (Talya G. A. Solan)
4) I bit off than I can chew (Suzy Quatro)
5) Candy candy (Iggy Pop)
6) Piccadilly (Erik Satie) Alexandre Tharaud
7) La statue retrouvée (Erik Satie) Alexandre Tharaud
8) Polar mood (Alban Darche et le gros cube)
9) Merry Christmas mister Lawrence (Ryuichi Sakamoto)
+ lecture d'Etrennes bien reçue (Armand Silvestre) par Dominique Silvestre
Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/h%C3%A9l%C3%A8ne-lasse-davoir-parl%C3%A9-toute-la-journ%C3%A9e-la-petite-boutique-fantasque/
dimanche 9 mars 2025
«L'hostilité boudeuse de Claire n'avait pas duré longtemps. Sa belle-mère si timide, si gentille avec tout le monde, n'avait eu de cesse de lui être agréable. Elle s'inquiétait de sa santé, de son sommeil ; évoquait avec amour la venue, maintenant proche, du bébé. Elle semblait s'oublier en permanence pour ne songer qu'aux autres. Jamais elle ne se plaignait, jamais elle n'évoquait son passé en Russie, les difficultés dans lesquelles elle se débattait depuis vingt ans, depuis l'exil. Pour Claire comme pour ses camarades, la princesse Sophie comme on la nommait affectueusement, était l’incarnation de la bonté.»
Mon enfant de Berlin. Anne Wiazemsky. Gallimard (2009)«Les douze ou quinze première années du règne personnel [de Louis XIV] sont embellies par la joie que dégage cet homme jeune, sportif, galant -chasses, ballets, chevauchées, filles butinées-, qui aime le théâtre somptueux, brillant et même hardi -il soutint, presque seul, le premier Tartuffe, puis Condé prit le relais ; grand amateur de musique, guitariste habile, en partie formé par Marie Mancini, de musiciens aussi, qu'il sut choisir personnellement, et pas seulement Lulli ; chrétien attentif à la pratique, tiède encore dans la piété, et indifférent à toute théologie.»
Le siècle de Louis XIV. Pierre Goubert. Éditions de Fallois (1996)
samedi 8 mars 2025
lundi 3 mars 2025
«L'homme moderne cherche à renouer avec l'amour et la simplicité des sentiments. L'homme veut être ordinaire, affirme Claude Lelouch. Il veut aimer, jouir de la vie. Il en a jusque-là de Kierkegaard ! (Nouveaux rires et applaudissements.) Après des années de mascarades, de mines mensongères et de poses pleine d'affectation, il veut de nouveau être lui-même : être... un homme et ne femme !...»
Madame. Antoni Libera. Libretto (2016)«Le shampooing-mayonnaise. Maman avait entendu dire que ça marchait sur les poux. Comme elle ne voulait pas envoyer Tessie à l'école avec les cheveux gras, elle avait attendu les vacances de Pâques. Mais ça tombait un 1er avril, alors elle avait repoussé l'opération au lendemain pour ne pas faire croire à une blague.»
Débâcle. Lise Spit. Actes Sud (2018)
dimanche 2 mars 2025
Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (80)
«Or partout où dominent les Jeunes-Filles, leur goût doit aussi dominer ; et voilà ce qui détermine celui de notre temps.»
Éblouissement des prémisses (72)
«Le corps aussi est une sorte de construction. Chaque semaine, je me présentais à la séance, jusqu'à ce que le professeur me demande pour quoi mes dessins ne montraient pas les modèles comme en réalité : nus. "On travaille bien d'après nature, ici ?" Je ne pouvais pas lui dire qu'une fois rentrée chez moi j'accrochais mes croquis sur le mur en face de la table et que c'était difficile de manger en tête à tête avec des sexes mous.»
Débâcle. Lise Spit. Actes Sud (2018)
vendredi 28 février 2025
mardi 25 février 2025
«Je regardais effaré, ces corps enlacés dans l'acte de copulation, me posant enfin la question que j'avais si longtemps refoulée en moi : était-ce une chose que je voulais faire avec elle ? Si tant est que cela fût possible, et et supposant de sa part une certaine dose de désir, d'initiative et d'hardiesse. Mais l'aiguille magnétique de ma boussole intérieure, de mon moi -de ce que je prenais pour moi, ce avec quoi je m'identifiais-, se comportait bizarrement. Elle n'indiquait pas clairement non (le nord dans le secteur bleu), mais n'indiquait pas non plus oui (le sud dans le secteur rouge). Tout affolée, elle oscillait avant de s'immobiliser au milieu entre les deux (comme si je me trouvais sur l'un des pôles.»
Madame. Antoni Libera. Libretto (2016)dimanche 23 février 2025
lundi 17 février 2025
«Manicamp sortait de la petite vérole ; Briord était fort joli et fort honnête garçon, mais trop respectueux pour la dame à qui il avait à faire ; ainsi quoiqu'ils ne fussent point chassés tous deux, il n'y avait que Saint-Romain qui eût le solide, tout âgé et tout laid qu'il était, mais la nature l'avait récompensé ailleurs et de plus, il payait en beaux louis les faveurs de la belle.»
Mémoires. Comte Bussy-Rabutin. Mercure de France (2010)
PBF 2025.04 : La messe des petits crevés
Mercredi 19 février 2025 à 19H, la Petite Boutique Fantasque, une fois n’est pas coutume, nous propose une lecture qui a déjà été faite sur les ondes de la Radio Radio il y a quelques années. Mais Stéphane porte si bien la voix de Léon Bloy qu’il apporte encore plus dans sa lecture de la nouvelle tirée de Sueurs de sang, La messe des petits-crevés. Il s’agit d’une évocation de la guerre franco-prussienne de 1870 auquel Bloy a participé et qui l’a horrifié.
1) I need you (Nick Cave)
2) Birds of paradise (Carla Bley)
3) Always crashing in the same car (David Bowie) Philippe Jaroussky
4) Bande annonce de Spectateurs (Arnaud Desplechin)
5) Les gauloises bleues (Yves Simon)
6) Barcarolle n°1 (Gabriel Fauré) Lucas Debargue
7) Impromptu n°1 (Gabriel Fauré) Lucas Debargue
8) This is a girl (Patti Smith)
9) L'Amérique pleure (Cowboys fringants)
+ lecture de la Messe des petits crevés (Léon Bloy) par Stéphane
Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/messe-des-petits-crevés-la-petite-boutique-fantasque/
dimanche 16 février 2025
Réminiscence personnelle (82)
«Je sais bien qu'il faut aimer avec respect pour être aimé ; mais assurément, pour être récompensé, il faut entreprendre et l'on voit plus d'effrontés réussir sans amour que de respectueux avec la plus grande passion du monde [...]»
Mémoires. Comte Bussy-Rabutin. Mercure de France (2010)
«L'obscurité gagne peu à peu la cuisine. Hilde continue de parler. Elle raconte la chute de Berlin, l'occupation par les Soviétiques ; la famine, la mort, les viols ; sa chance d'avoir survécu, ne pas avoir sombré dans la folie comme tant d'autres. Elle raconte encore le retour des hommes, leur refus d'entendre l'enfer enduré par les femmes ; le silence désormais imposé aux Berlinoises ; l'obligation qui leur est faite d'oublier. Elle s'exprime sans la moindre sentimentalité, sas se plaindre et sans haine, comme s'il ne s'agissait pas d'elle mais d'une étrangère. Roxanne et Claire l'ont écoutée en silence, sans jamais l'interrompre. Elles savent que tout cela est vrai. Elles ont compris d'instinct qu'elles ne devaient pas exprimer de la compassion sous peine de blesser Hilde, peut-être de l'humilier. Enfin Hilde se tait.»
Mon enfant de Berlin. Anne Wiazemsky. Gallimard (2009)
mercredi 12 février 2025
Sextine de la place Pinel
Rien ne se vit place Pinel
Qui ne soit versé dans le Kiosque,
Mis dans le parapluie discret,
Puis dans le corps des promeneuses.
Le Canipark, le Boulodrome
Rien qui n’aille en le monument.
C’est le secret du monument
Cette mêlée que crée Pinel
Par la grâce du Boulodrome
Que tout oppose au jeu du Kiosque
Qu’offrit la Ville aux promeneuses,
Aux braconniers du sens discret.
Rien de plus vif que le discret,
Qui voue sa voix au monument.
Il ne fuit pas les promeneuses
Qui ont le temps place Pinel,
Avec des chiens autour du Kiosque,
Et contemplent le Boulodrome.
Boules roulent au Boulodrome.
Les tilleuls ont parfums discrets.
Les voix s’incarnent dans le Kiosque.
Chacune s’étonne au monument
Que rien ne soit place Pinel
Dont ne rêvent les promeneuses.
Comme il aime les promeneuses !
Mais combien plus le Boulodrome,
Tout le pays place Pinel !
Il est l’explorateur discret
Le musicien du monument,
Par lui se multiplie le Kiosque.
Telle est la force de ce Kiosque
Plus vide que les promeneuses
Et parlant comme un monument
Où les sons se font boulodrome
Grâce à l’architecte discret
Montariol qui fit Pinel.
Tornada
Entre Kiosque et Boulodrome
Promeneuses, regards discrets,
Par Monument vibre Pinel.
Marius Pinel
lundi 10 février 2025
31
«Toutes les fois que ses projets ont pris le pas, sous l'influence de mes rêves, sur le niveau quotidien de ma vie , et que pendant un moment, j'ai cru voler haut, comme un enfant sur une balançoire, toutes ces fois-là j'ai dû redescendre avec lui au niveau du jardin public, et reconnaître ma défaite, sans drapeau hissé pour le combat, ni épée que l'on eut la force de dégainer.»
[...]
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
dimanche 9 février 2025
samedi 8 février 2025
Réminiscence personnelle (81)
«Pendant ce temps-là, dans une autre contrée, connue sous le nom de Drittes Reich, où le diable avait également pris ses quartiers, une nouvelle meute de sorcières célébrait le sabbat. Des immenses places encadrées d'édifices gigantesques, une myriade de torches brillant dans la nuit, et là, les foules saisies d'extase collective, chauffées à blanc... Des haut-parleurs qui éructent des mots d'ordre exaltants : Lebenraum pour le peuple germanique, pour le Herrenvolk ! Le IIIe Reich durera mille ans ! Weg mit den Juden und Slaven ! Le monde nous appartient !
Et le rouge des drapeaux... comme in présage du sang qui allait couler à flots. Là-bas,le marteau et la faucille jaunes, et ici - les crocs noirs de la svatiska.
Et le monde pendant ce temps-là ? Et bien, il allait son petit bonhomme de chemin, indolent, insouciant. Les défilés, les divertissements joyeux, les orchestres de jazz... On ne voulait rien savoir. Rien entendre. Chacun était trop pris par ses propres psychodrames ou pieusement agenouillé dans les temples de l'art moderne. Et tout cela cerné de désespoir,comme imprégné d'un désir éperdu de mort. Quand je me retourne sur le passé, quand je revois cette époque, que je me revois moi-même, je me rends compte à quel point moi aussi j'étais contaminé. Les expéditions en montagne, la conquête des sommets, le voluptueux frisson du risque, le mont Blanc, le toit du monde -tout cela n'était qu'un fuite en avant. Une évasion dans l'air pur et raréfié, vers le soleil et le ciel bleu, vers les espaces lointains.»
Madame. Antoni Libera. Libretto (2016)
vendredi 7 février 2025
Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (79)
Réminiscence personnelle (80)
24
«Je ne sais si c'est à moi seul que cela arrive, ou si c'est à tous ceux que la civilisation a fait naître une seconde fois. Mais il me semble que pour moi et pour ceux qui sentent la même chose que moi, l'artificiel est devenu le naturel, et c'est le naturel qui devenu étrange. Je bannis et déteste les véhicules, je bannis et déteste les produits de la science -téléphone, télégraphe- qui rendent la vie facile ou les sous-produits de l'imagination -phonographes, récepteurs hertziens- qui la rendent amusantes à ceux qu'ils amusent.»
[...]
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
dimanche 2 février 2025
jeudi 30 janvier 2025
lundi 27 janvier 2025
PBF 2025.03 : La sextine de la place Pinel
Mercredi 29 janvier 2025 à 19H, la Petite Boutique Fantasque plonge dans une forme poétique peu connue, la sextine. Six sizains dont les rimes sont reparties dans un ordre différent dans chaque sizain. Marius Pinel pour cet exercice a pris comme thème la place Pinel.
Programmation musicale :
1) Léna (Bobby Lapointe)
2) La dentellière (Imago)
3) La boxeuse amoureuse (Arthur H.)
4) La belle promeneuse (Michel Rivard)
5) On a voulu la guerre (Gilbert Marquès)
6) Thérèse (Anne Sylvestre)
7) Tu disois que j'en mourray (Claudin de Sermisy / Clément Janequin) Ensemble Clément Janequin
8) extrait de L'érotisme... hier... aujourd'hui... (1965)
9) La ballade des dames du temps jadis (Georges Brassens)
10) Dans nos vieilles maisons (La bottine souriante)
11) Mer et fils (Juliette / François Morel)
12) La petite vieille (La foire aux chapeaux)
13) Stardust (Hoagy Carmichael) Stéphane Grappely
+ Chronique de l'univers place Pinel n°47 : la sextine de la place Pinel
Pour
ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a
une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-sextine-de-la-place-pinel-la-petite-boutique-fantasque/
dimanche 26 janvier 2025
samedi 25 janvier 2025
2
«Passent de futurs couples, passent les couturières bras dessus bras dessous, passent de jeunes garçons avides de plaisir, les retraités de tout fument, sur leur éternel trottoir, les pauvres hères qui tiennent boutique bayent aux corneilles sur le pas de leurs portes. Lents, forts et faibles, les conscrits marchent en somnambules par petits groupes, parfois bruyant, parfois plus que bruyants. Des gens normaux surgissent de temps à autre. Les automobiles par ici sont rares à cette heure, celles-ci sont musicales. Dans mon cœur, il y a une paix angoissée, et ma quiétude est faite de résignation.
Tout cela passe et rien de tout cela ne me dit quoi que ce soit, tout est étranger à mon destin, voire étranger au destin lui-même - inconscience, ronds dans l'eau quand le hasard y jette des pierres, échos de voix inconnues- la salade collective de la vie.»
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
Éblouissement des prémisses (71)
«Les historiens se disputent pour désigner la bataille qui amena la fin de cette conflagration universelle. Certains (comme Dührich, Assbridge et surtout Morini) penchent pour une bataille qui aurait lieu quelque part près de Linz. À cette opération, relativement importante, prirent part soixante soldats appartenant à onze partis ennemis différents. La bataille se déroula dans la grande salle de l'auberge À la rose et le prétexte en fut la serveuse Hilda ( de son vrai nom Mařena Růžičkovà, née à Nový Bydžov). Le vainqueur fut un Italien, nommé Giuseppe, qui enleva Hilda ; mais comme le lendemain elle l'abandonna pour s'enfuir avec un Tchèque du nom de Václav Hruška, cette bataille, dans le fond, n'eut pas, elle non plus, un caractère décisif.»
La fabrique d'absolu. Karel Čapek. La Baconnière (2020)
mardi 21 janvier 2025
19
«Comment puis-je considérer avec gravité et tristesse l'athéisme de Leopardi puisque je sais que cet athéisme serait guéri par la relation sexuelle ? Comment puis-je respecter de bon gré et avec indulgence les délires, la tristesse, la désolation d'Antero, sachant que tout cela ne relève que du découragement d'une âme, qui n'a pas trouvé de complément sexuel,psychique ou physique peu importe ? Comment pourrait m'impressionner le pessimisme de Vigny à l'égard des femmes, l’admirable et excessive tirade de la "Colère de Sanson", si dans l'excès lui-même de cette composition, je distingue le "peu ou mal aimé et en souffrant cruellement" dont Faguet a dit - c'est la projection solennelle de ce que le peuple appelle vulgairement "le mal des cocus".»
[...]
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
dimanche 19 janvier 2025
73
«Je suis de ces âmes que les femmes disent aimer, et qu'elles ne reconnaissent jamais quand elles les rencontrent ; de ces âmes que, si elles le reconnaissaient en fait elles ne les reconnaîtraient pas. Je supporte la délicatesse de mes sentiments avec une dédaigneuse attention. J'ai toutes les qualités grâce auxquelles les poètes, romantiques sont admirés, même cette absence de qualités grâce à laquelle on est réellement poète romantique.»
[...]
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
mardi 14 janvier 2025
PBF 2025.02 : Je vais très bien merci, je vous en prie
Programmation musicale :
1) Alphaville (Brian Ferry)
2) Tango in the night (Fleetwood Mac)
3) Panopticon (Peter Gabriel)
4)Central scrutizinor / Joe’s garage (Franck Zappa)
5) Quattro (Robert Plant, Alison Kraus)
+ extraits d’Alphaville de Jean-Luc Godard
Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/je-vais-tr%C3%A8s-bien-merci-je-vosu-en-prie-la-petite-boutique-fantasque/
Sus aux Philistins !
lundi 13 janvier 2025
70
«Quand est née la génération à laquelle j'appartiens, elle a trouvé un monde dénué de moyens pour les gens qui avaient à la fois un cerveau et un cœur. Le travail destructeur des générations précédentes avait fait que le monde, pour lequel nous sommes nés, n'avait aucune assurance à nous donner dans le domaine religieux, aucun appui dans le domaine moral, aucune tranquillité dans le domaine politique. Nous sommes nés en pleine angoisse métaphysique, en pleine angoisse morale, en plein désarroi politique. Exaltées par les formules superficielles et méthodes sommaires de la raison et de la science, les générations qui nous ont précédées ont jeté bas tous les fondements de la foi chrétienne parce que leur critique biblique, passant de la critique des textes à la critique mythologique, a réduit les évangiles et la hiérographie antérieure des Juifs à un vague fatras de mythes, de légendes et de pure littérature ; »
[...]
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
dimanche 12 janvier 2025
Éblouissement des prémisses (70)
«Pauvre Tébaut là gisant tout meurtri, tordu de fatigue, appesanti contre la borne, ne sommeillait à son aise, noirs songes poignants à la relance, le venaient étreindre en la boue, et le tressauter de membres et de coiffe, ainsi que bête prise au piège, virant des flancs sur le poitrail, tourneboulé de souffrances, tracassé de souvenirs lancés à la farandole tout à travers son repos, en accords de folle musique, à bacchanales de fantômes, tout semblables au temps jadis, à remords ressuscités, pour l'épouvante du pêcheur.»
La volonté du Roi Krogold. Louis-Ferdinand Céline. Gallimard (2023)
samedi 11 janvier 2025
Réminiscence personnelle (79)
47
[...]
«J'appartiens à une génération -ou plutôt à une partie de génération- qui a perdu tout respect pour le passé et toute foi et toute espérance dans l'avenir. Nous vivons donc du présent avec le besoin et l'appétit de celui qui n'a pas d'autre maison. Et comme c'est dans nos sensations et surtout nos rêves, sensations inutiles et légères, que nous trouvons un présent, qui ne puisse faire penser ni au passé ni à l'avenir, nous sourions à notre vie intérieure et nous [nous] désintéressons dans une hautaine somnolence de la réalité quantitative des choses.»
[...]
Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo Soares. Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)
dimanche 5 janvier 2025
samedi 4 janvier 2025
PBF 2025.1 : DirectLive du jour de l'an
Sus aux Philistins !
vendredi 3 janvier 2025
Éblouissement des prémisses (69)
«Rien [de] plus viciard forcément et dégueulasse qu'un esprit, ça demande qu'à trahir, qu'à foirer le plus possible, à la fange, au café, à l'anis, au banyuls, au picolo, de toutes les manières, à la vadrouille, au tabac, bientôt qu'il veut se tourner plus noir encore aux trucs atroces, aux vitriols à hautes tensions, dans les fumées et pourritures à pleines viandes, de la seringue aux délires en poudres, à tour de cuisses, à tour de blases, à tour de bras.»
Londres. Louis-Ferdinand Céline. Gallimard (2022)
mercredi 1 janvier 2025
«Une année de plus… À quoi bon les compter ?
Ce jour de l’An parisien ne me rappelle rien des premier janvier de ma jeunesse ; et qui pourrait me rendre la solennité puérile des jours de l’An d’autrefois ?
La forme des années a changé pour moi, durant que, moi, je changeais. L’année n’est plus cette route ondulée, ce ruban déroulé qui depuis janvier, montait vers le printemps, montait, montait vers l’été pour s’y épanouir en calme plaine, en pré brûlant coupé d’ombres bleues, taché de géraniums éblouissants, – puis descendait vers un automne odorant, brumeux, fleurant le marécage, le fruit mûr et le gibier, – puis s’enfonçait vers un hiver sec, sonore, miroitant d’étangs gelés, de neige rose sous le soleil…
Puis le ruban ondulé dévalait, vertigineux, jusqu’à se rompre net devant une date merveilleuse, isolée, suspendue entre les deux années comme une fleur de givre le jour de l’An…»
Les vrilles de la vigne. Colette. Fayard (2004)
Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (78)