«Si l'on veut représenter l'homme de cette musique, qu'on imagine précisément Beethoven tel, par exemple, qu'il apparaît à côté de Goethe, lors de la rencontre de Teplitz : c'est la demi-barbarie à côté de la civilisation, le peuple à côté de la noblesse, le bonhomme à côté de l'homme bon, -et plus que bon- le fantaisiste à côté de l'artiste, l'homme qui a besoin de consolation à côté de l'homme consolé, l'expressif et le méfiant à côté de l'équitable, le quinteux, le martyr de soi-même, l'extatique insensé, heureux de son tourment, candide et démesuré, et prétentieux et lourd,... bref, au total, l'homme indompté : C'est ainsi que Goethe l'a lui-même vu, l'a nommé, Goethe, l'Allemand d'exception, pour lequel on n'a pas encore trouvé de musique suffisante !»
Le gai savoir. Nietzsche. Gallimard Idées (1950)
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