«Mais ma prédilection va aux véritables habituées. on peut les voir souvent. On les retrouve. Il n'est pas besoin de les approcher. On se fait une idée de chacune avec le temps. D'une année à l'autre, à peine si elles changent. On suit en elles la marche des saisons, la mode. Elles varient insensiblement avec le ciel, comme ces marionnettes des baromètres de la Forêt-Noire qui mettent une robe mauve les jours de pluie. L'air qu'elles fredonnent change aussi : on le connaît toujours, on le reconnaît même. Quelques-unes se dispersent, les autres vieillissent. Chaque printemps renouvelle un peu leur contingent.»
Le paysan de Paris. Louis Aragon. Folio Gallimard (1972)
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