«L'amour réveillait en elle des forces obscures qui se déchaînaient. Le sexe semblait avoir moins pour but d'atteindre la volupté que de libérer des délires, d'ouvrir la voie à de violents tumultes, de faire surgir des profondeurs de son corps un cri tragique. Avec elle j’hésitais entre la fascination et la peur. Était-ce vraiment moi l'instrument qui produisait cet ébranlement de tout son être ou n'étais-je que le prétexte à l'explosion d'une folie ? Jamais je n'avais été le spectateur de semblables transes tout en ayant conscience de n'y être pour rien. Jamais je n'avais ressenti à ce point l'ivresse de participer à une telle frénésie sensuelle en même temps que mon impuissance à la maîtriser.»
Une Jeunesse perdue. Jean-Marie Rouart. Gallimard (2017)
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