«Cependant vinrent des journées où seule bougeait la surface. Sur les rochers étincelants d'humidité dans la mer, une créature muette, un poisson, comme une fleur dans l'eau. Ag[athe] bondissait de roche en roche pour le suivre jusqu'à ce qu'il plongeât, s'enfonçât comme une flèche dans l'obscur et disparût. Et bien ? penser A[nders]. Ag[athe] était debout sur les écueils, sur le rivage ; une mélodie de gestes s'interrompait, une autre devait enchaîner : comment se retournera-t-elle, se soutirera-t-elle à la rive ? C'était beau. Comme toute perfection. Ag[athe] était parfaite pour le charme du mouvement ; toutes les improvisations de l'orchestre de sa beauté, lorsqu'il jouait comme privé de chef, étaient séduisantes.
L'homme sans qualités. Robert Musil. Editions du Seuil (1956)
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