dimanche 27 octobre 2024

«Tout en marchant à côté de moi, la duchesse de Guermantes laissait la lumière azurée de ses yeux flotter devant elle, mais dans le vague, afin d'éviter les gens avec qui elle ne tenait pas à entrer en relations et dont elle devinait parfois, de loin, l'écueil menaçant. Nous avancions entre une double haie d'invités, lesquels, sachant qu'ils ne connaîtraient jamais Oriane, voulaient au moins, comme une curiosité, la montrer à leur femme : Ursule, vite, vite, venez voir madame de Guermantes qui cause avec ce jeune homme. Et on sentait qu'il ne s'en fallait pas de beaucoup pour qu'ils fussent montés sur des chaises, pour mieux voir, comme à la revue du 14 juillet ou au Grand Prix.»

Sodome et GomorrheMarcel Proust. Flammarion (1987)

Visionnage domestique (202) avec Caroline et Laurie

Le canard à l'orange. William Douglas-Home (1979)

Tubéreuse savoureuse (6)

Reflets sur la carrière (Toulouse septembre 2023)

photographie Jean Patin

Le salon reçoit le 22 octobre 2024


 

dimanche 20 octobre 2024

Visionnage domestique (201)

 
Le silence. Ingmar Bergman (1963)

« Dans Le Silence, Sven Nykvist et moi avions décidé d’être parfaitement impudiques et de ne rien refouler. Et, il y a dans ce film, une volupté cinématographique que je revis encore avec joie. Ce fut tout simplement follement amusant de tourner Le Silence. » Ingmar Bergman

« En tentant de retracer l’origine du Silence, Bergman évoque un rêve et un souvenir d’enfance : "Je suis dans une ville étrangère gigantesque. En route vers une zone de la ville où se trouve ce qui est interdit (…) Quand j’ai eu dix ans j’ai commencé à vagabonder (…) A l’origine Le Silence s’appelait Timoka (…) J’avais vu ce mot sur un livre estonien sans savoir ce qu’il signifiait. Et je trouvais que c’était un nom qui convenait bien pour une ville étrangère. Le mot, en fait, signifie : Voué au bourreau." Ingmar Bergman

« La scène d’amour de la jeune sœur avec le barman (Birger Malmsten, vieilli, méconnaissable) et celle de la masturbation d’Ingrid Thulin firent scandale à l’époque. Pourtant leur prétendu érotisme véhicule une terreur qui annihile la sensualité. » 
Ingmar Bergman, le magicien du NordN.T.Bihn

samedi 19 octobre 2024

En parlant Albertine gardait la tête immobile, les narines serrées, ne faisait remuer que le bout des lèvres. Il en résultait ainsi un son traînard et nasal dans la composition duquel entraient peut-être des hérédités provinciales, une affectation juvénile de flegme britannique, les leçons d'une institutrice étrangère et une hypertrophie congestive de la muqueuse du nez.
Cette émission, qui cédait bien vite du reste quand elle connaissait plus les gens et redevenait naturellement enfantine, aurait pu passer pour désagréable, Mais elle était particulière et m'enchantait. Chaque fois que j'étais quelques jours sans la rencontrer, je m'exaltais en me répétant : "On ne vous voit jamais au golf ", avec le ton nasal sur lequel elle l'avait dit, toute droite, sans bouger la tête. Et je pensais alors qu'il n'existait pas de personne plus désirable.

À l'ombre des jeunes filles en fleursMarcel Proust. GF Flammarion (1987)

mardi 15 octobre 2024

PBF 2024.26 : Rimes féminines et pineliformes

Mercredi 16 octobre 2024 à 19H, la Petite Boutique Fantasque retrouve une nouvelle fois Marius Pinel pour sa quarante-sixième chronique de l'univers place Pinel.

Programmation musicale :
1) Optimise mon âme (Fernand Bernadi)
2) Esperanto (Samarabalouf)
3 Rimes féminines (Juliette)
4) The island earth (Bryan Ferry jazz orchestra)
5) Masada Alef Taha (John Zorn)
6) Me semble que c'est facile (Lise Leblanc)

7) Toward (Mohini Geisweiler)
8) Assis (Ange)

+ 46ème chronique de l'univers place Pinel, poésie et place Pinel par Marius Pinel.

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF :
https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/rimes-féminines-et-pinéliennes-la-petite-boutique-fantasque/

Sus aux Philistins !

Photographie de tournage de Pierrot de fou (Jean-Luc Godard)

dimanche 13 octobre 2024

Réminiscence personnelle (78)

«Comme tu tiens à ta pureté, mon petit gars ! Comme tu as peur de te salir les mains. Eh bien, reste pur ! À quoi cela servirait-il et pourquoi viens-tu parmi nous ? La pureté, c'est une idée de fakir et de moine. Vous autres, les intellectuels, les anarchistes bourgeois, vous en tirez prétexte pour ne rien faire. Ne rien faire, rester immobile, serrer les coudes contre le corps, porter des gants. Moi j'ai les mains sales. Jusqu'aux coudes. Je les ai plongées dans la merde et dans le sang. »

Les mains sales. Jean-Paul Sartre. Folio (1979)

samedi 12 octobre 2024

Musique à Montauban (21) avec Caroline : Festival Passions baroques



 

Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (75)

«La Jeune-fille a un souci de l'équilibre qui la rapproche moins du danseur, que de l'expert comptable
Premiers matériaux pour la théorie de la jeune-FilleTiqqun. Mille et une nuit. (2001)

Photographie : Dawn Wells

mercredi 9 octobre 2024

PBF 2024.25 : Le Bavarois et le hâbleur sublime

 
Mercredi 9 octobre 2024 à 19H, la Petite Boutique Fantasque retrouve une nouvelle fois Léon Bloy pour une de ces nouvelles inspirées de ses souvenirs la guerre franco-prussienne de 1870, tirée de Sueurs de sang. Elle s’intitule Humiliation d’un sublime mais elle pourrait avoir le titre plus moderne de Le Bavarois et le hâbleur sublime.

Programmation musicale :
1) Grey lagoons (Roxy music)
2) Moderato de la symphonie n°5 (Dimitri Shoskatovitch) Orchestre philharmonique de Leningrad / Ievgueni Mravinski.
3 Timean sparkles (Brian Eno / Robert Fripp)
4) Goodbye Odessa (Olga Avigail Milleszczuk)
5) Loulou vs Loulou (Les cowboys fringants)
6) Gun (Michael Galasso)

+ Lecture de Humiliation d’un sublime de Léon Bloy par Stéphane

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/le-bavarois-et-le-hâbleur-sublime-la-petite-boutique-fantasque/


Sus aux Philistins !


Photographie de clowns du cirque Bertram Mills