«En bref, le paysan qui aspirait à son indépendance économique devait travailler une bonne dizaine d'hectares en année d'abondance, et sans doute le double en année défavorisée par la météorologie ou les maladies des céréales et du bétail. C'est dire que ni un simple manœuvrier ni un modeste haricotier ou même un très petit laboureur ne pouvait assurer de manière continue son indépendance économique. Les gros laboureurs, possesseurs de plus de vingt hectares (et naturellement les fermiers de seigneurie), moins du dixième du monde rural, étaient seuls assurés de nourrir confortablement leur famille en toutes circonstances. Ceux qui possédaient moins d'une dizaine d'hectares de terre ne pouvaient trouver dans leur production de quoi y parvenir : ils devaient acheter du blé, c'est-à-dire donner leur travail en échange.»
Le siècle de Louis XIV. Pierre Goubert. Éditions de Fallois (1996)
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