samedi 29 février 2020

Charmes de la relecture (8)

«Quand la porte du PX s'entrouvrit dans la nuit, Patrick Carrion entraperçut les longs comptoirs alignés à perte de vue, auréolés de lumière.
La porte battait dans la nuit comme les battants d'un saloon, montrant et soustrayant à la vue les rangées de comptoirs étincelants.
La porte faisait alterner l'or et la chaleur et la nuit et la pluie.
Il tenait ses yeux écarquillés. L'accumulation des biens, des couleurs, des lumières attirait le Bonheur. Il était frappé de stupeur, engourdi de stupeur. C'était l'envers des poubelles du camp. C'était la caverne d'Ali Baba. Les GI's étaient les voleurs, les deux cent millions de voleurs.»

L’occupation américaine. Pascal Quignard. Éditions du Seuil (1994)

Visionnage domestique parisien (39) : une légèreté bienvenue

Comme un avion. Bruno Podalydès. (2015)

Résonances (très) contemporaines (23)

«Dans le monde qui était le leur, il était presque de règle de désirer toujours plus qu'on ne pouvait acquérir. Ce n'était pas eux qui l'avaient décrété ; c'était une loi de la civilisation, une donnée de fait dont la publicité en général, les magazines, l'art des étalages, le spectacle de la rue, et même, sous un certain aspect, l'ensemble des productions communément appelées culturelles, étaient des expressions les plus conformes. Ils avaient tort, dès lors, de se sentir, à certains instants, atteints dans leur dignité : ces petites mortifications -demander d'un ton peu assuré le prix de quelque chose, hésiter, tenter de marchander, lorgner les devantures sans oser entrer, avoir envie, avoir l'air mesquin- faisaient-elles aussi marcher le commerce. Ils étaient fiers d'avoir payé quelque chose moins cher, de l'avoir eu pour rien, pour presque rien. Ils étaient plus encore (mais l'on paie toujours trop cher le plaisir de payer trop cher) d'avoir payé très cher, le plus cher, d'un seul coup, sans discuter, presque avec ivresse, ce qui était, ce qui ne pouvait être que le plus beau, le plus beau le plus parfait.»

Les choses : une histoire des années soixante. Georges Perec. Julliard (1965)

mardi 25 février 2020

PBF 2020.06 : Claudine Nougaret : dégager l'écoute

Mercredi 26 février 2020 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque autour de l'exposition Claudine Nougaret : dégager l'écoute, à la Bibliothèque Nationale  de France jusqu'au 15 mars 2020, dans la galerie des donateurs, avec un entretien avec Pascal Cordereix, co-commissaire de l'exposition.

Morceaux diffusés :
1) Night song (Nusrat Fateh Ali Khan / Michael Brook)
2) Soumba (Mory Kanté)
3) N'Kapalema (Ballaké Sissoko / Vincet Segal)
4) Life on Mars (David Bowie) par Gladys Hulot à la scie musicale
5) Emerald and lime (Brian Eno)
6) Ne m'oublie pas (René Aubry)
7) Mozambique (Portal / Galliano)

+ entretien avec Pascal Cordereix (BNF)
+ extraits de la Captive du désert de Raymond Depardon

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-petite-boutique-fantasque-degager-l-ecoute/
Allons-y gaiement et sans mollir !

PBF 2020.05 : DirectLive du 19 février 2020

Mercredi 19 février 2020 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouveau DirectLive de la Petite Boutique Fantasque.

Liste des morceaux diffusés

1) Landler de Hallertau (Musique paysanne de Hallertau)
2) Jusqu’au dernier gramme (PNL)
3) Si tu te fais (Fabulous trobadors)
4) Matin d’avril (Silver d’argent)
5) Wolf totem (The Hu)
6) In the light (Led Zeppelin)
7) Fascination - Scray monster (David Bowie)
8) Oh ma jolie Sarah (Johnny Halliday)
9) Merry christmas mister Lawrence (Ryuichi Sakamaoto)
10) Prélude n°7 (Frédéric Chopin) par Karl Richter

Allons-y gaiement et sans mollir !

mercredi 19 février 2020

«Dans les mélodies et les poèmes symphoniques à programme, c'est le sens qui précède, et la musique qui dégage secondairement le sens de ce sens : or il arrive aussi que le sens du sens se dégage après coup, mais directement d'une musique pure sans prétextes.»

La musique et l'ineffable. Vladimir Jankélévitch. Le Seuil (1983)
«Chez lui tous les prétextes extérieurs se combinaient pour donner le départ au mécanisme de la création, et parmi les prétextes, il faut admettre les préoccupations techniques.»

Pierre-Auguste Renoir, mon père. Jean Renoir. Gallimard (1981)
«Rien à répondre !... la jeunesse est conne absolue, qu’est-ce que j’y peux ?... elle a le cinéma pour elle ! fadée jeunesse !... pas un metteur en scène sait lire... raison de plus !... le cinéma ne se doute de rien, et ne doute de rien... de ces audaces ! bravo !...»

RigodonLouis Ferdinand Céline. Gallimard (1973)

dimanche 16 février 2020

La musique, auberge espagnole…

«[…] le flux musical ne signifie en lui-même absolument rien, mais il présente simplement, pour moi à l’écoute, une analogie avec mes sentiments, à savoir le mouvement, l’aspect dynamique, de sorte que, selon l’état dans lequel je me trouve, je plaque sur cette musique ce sentiment qui provient de mon propre fond - et j’ajoute que la musique exprime ce sentiment, sans me rendre compte de cette illusion nécessaire.»

Qu’est-ce que la musique ? Éric Dufour. Vrin (2005)
Il faut voir de près
Les curieux
Quand on s'ennuie

A toute épreuve. Paul Éluard (1958)
«Que n’a-t-on pas dit de la liberté anglaise ? Autre lieu commun tout à fait classique. Et quelle est la nationale esclave de ses préjugés religieux ou politiques, de ses institutions, de son pharisaïsme diabolique, de son orgueil insurmontable et sans pitié ? Autant parler de la liberté de Carthage où on crucifiait les lions, c’est-à-dire les citoyens qui méprisaient le commerce, ou de la liberté de Rome où les débiteurs insolvables devenaient, en vertu des lois, esclaves de leurs créanciers.»



Essais et pamphlets : l’âme de Napoléon. Léon Bloy. Robert Laffont Bouquins (2017)

vendredi 14 février 2020

Résumé

«La musique n'est donc ni un "langage", ni un instrument pour communiquer des concepts, ni un moyen d'expression utilitaire (car on n'es jamais obligé de chanter) ; et pourtant la musique n'est pa purement et simplement inexpressive ; et pourtant l'Expressivo n'est pas un péché.»
 
La musique et l'ineffable. Vladimir Jankélévitch. Éditions du seuil (1983)
«Notre vie est un livre qui s'écrit tout seul. Nous sommes des personnages qui ne comprennent pas toujours très bien ce que veut l'auteur.»

Journal intégral. Julien Green. Robert Laffont (2019)
«Tous les matins d'été sur les plages ont l'air d'être les premiers du monde. Tous les soirs d'été prennent le visage de solennelle fin du monde. Les soirs sur la mer étaient sans mesure.»

Carnets I. Albert Camus. Folio Gallimard (2013)

mercredi 12 février 2020

PBF 2020.04 : Dans le grenier à foin d'Anna

Mercredi 12 février 2020 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque avec un joyau de la musique des années 1970 avec le Munich chamber orchestra et des musiciens rock.

Morceaux diffusés :
1) You feel so lonely you could die (David Bowie)
2) Je veux vivre (Arno)
3) My melancholy blues (Queen)
4) Window (Jon Lord / Eberhard Schoener)

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-petite-boutique-fantasque-dans-le-grenier-a-foin-avec-anna/

Allons-y gaiement et sans mollir !

mercredi 5 février 2020

Je t’aime d’être faible…

Je t’aime d’être faible et câline en mes bras
Et de chercher le sûr refuge de mes bras
Ainsi qu’un berceau tiède où tu te reposeras.

Je t’aime d’être rousse et pareille à l’automne, 
Frêle image de la Déesse de l’automne
Que le soleil couchant illumine et couronne.

Je t’aime d’être lente et de marcher sans bruit 
Et de parler très bas et de haïr le bruit,
Comme l’on fait dans la présence de la nuit.

Et je t’aime surtout d’être pâle et mourante, 
Et de gémir avec des sanglots de mourante,
Dans le cruel plaisir qui s’acharne et tourmente.

Je t’aime d’être, ô sœur, des reines de jadis, 
Exilée au milieu des splendeurs de jadis,
Plus blanche qu’un reflet de lune sur un lys…

Je t’aime de ne point t’émouvoir, lorsque blême
Et tremblante je ne puis cacher mon front blême, 
Ô toi qui ne sauras jamais combien je t’aime !

Treize poèmes. Renée Vivien. Éditions Erosonyx, (2019)

PBF 2020.03 : Essayer les musées, préférer les rues


Mercredi 5 février 2020 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque avec une nouvelle chronique de l'univers, Place Pinel.

Morceaux diffusés :
1) De quoi tu causes (Robert Lamoureux)
2) Comme on Number 51 Your time is up (Pink Floyd)
3) Dance to death (John Fahey)
4) Je me bats (Ozaguin)
5) Mauvais oeil (Afrita)
6) Love scene (Jerry Garcia)
7) Robert le diable (Jean Ferrat)
8) Troïka tiré de la suite du Lieutenant Kijé (Prokofiev) par Georges Szell / Cleveland orchestra

+ Chronique de l'univers, place Pinel : Une statue de Giscard Place Pinel par Marius Pinel

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-petite-boutique-fantasque-essayer-les-musees-preferer-les-rues/

Allons-y gaiement et sans mollir !