«"C'est le malheur qui engendre la pitié et je hais le malheur". Lénine haïssait le malheur. il y a dans cette pensée je ne sais quoi qui prête à la fois à pleurer et à rire, mais surtout à pleurer. Cet homme dont la victoire aura fixé inexorablement le destin de millions d'hommes et de femmes, et je ne pense pas seulement à ceux des classes privilégiées de l'ancien régime, mais aux millions de victimes de tous les partis et de toute condition, vouées à la Sibérie, aux procès politiques, aux exécutions à l'aube, à tous les torturés des brigades de répression... Je pense aux contrecoups infinis de la politique des Soviets en Europe, en Espagne et chez les satellites. Or cet homme n'aimait que le bonheur.»

D'un bloc-notes à l'autre. François Mauriac. Bartillat (2004)